mars 11th, 2013
Al, la pluie et moi.
Posté le 11. Mar, 2013
Envie de fuir ce froid terrible qui congelait ma ville à n’en plus finir.
Envie de vadrouiller dehors, et de photographier autre chose que des nuages ou des moments de lune.
Envie d’offrir mon visage et mes cheveux à de nouveaux courants d’air.
Envie d’aller chercher un peu de soleil.
Mais je n’ai trouvé que de la pluie.
J’ignorais que ce serait le cas, quand je suis partie à Madrid.
J’ignorais que je me couvrirai de bruine, sur la Plaza Mayor.
Que je devrai m’abriter sous le toit du Mercado de San Miguel.
Que j’irai me brûler les lèvres, à défaut de la peau, à la Chocolateria San Ginès.
Je n’aurai jamais cru que les salades pousseraient si vite, dans le sublime Mercado de San Anton, à la Chueca.
Que je tremblerai (mais de froid), devant une troupe de danseurs locaux.
Qu’une nouvelle averse se réenclencherait, sitôt sortie du musée du Prado.
Il ne m’était pas venu à l’idée que les alentours du Palacio Real seraient aussi venteux.
Hein, Don Quichotte et Sancho Panza, le vent, vous connaissez, n »est-ce pas ?
Alors je suis partie les rejoindre.
Si près de leurs moulins, dans la province de Castilla la Mancha… à Tolède.
Et soudain, ce ne fut plus le vent, mais la beauté de la gare, qui m’a soufflée.
Pour une ville classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, ça commençait bien.
Surfant entre les gouttes d’eau, je suis allé féliciter Cervantes, qui a écrit un des livres les plus lus au monde, juste après la Bible (et les miens).
Tolède, ville des trois religions, des fines lames… et de la pâte d’amandes !
Les ruelles y étaient glissantes, sous le petit crachin qui ne cessait pas.
La pluie se remit à tomber, puis d’un coup… ce fut le déluge.
Un déluge tel que je me sauvais, et couru me réfugier dans le train du retour.
Un pote m’avait suggéré, avant de partir : « pourquoi n’irais-tu pas faire un saut à Séville ? L’été, la ville est une fournaise suffocante, mais à cette période de l’année, il doit faire doux…tu les auras là-bas, tes rayons de soleil. »
Bingo !
Mauvaise idée.
« Le ciel serein d’Espagne est sans embrun. », prononçait Eliza Doolittle avec des billes dans la bouche.
Que de clichés, ma pauvre Eliza… cesse donc d’ânonner ce que te souffle le professeur Higgins. Je t’assure qu’il se trompe.
Les parapluies ne sont pas qu’à Cherbourg.
A Séville, ils en ont aussi.
Ils ont aussi la Giralda, qui surplombe….
…la Cathédrale de Séville, à l’intérieur de laquelle se trouve la tombe de Christophe Colomb…
…ils ont des hommes sportifs et musclés, mais ils ont surtout et avant tout…
…Carmen ! (la vraie, celle écrite par Mérimée et mise en opéra par Bizet.)
…l’histoire de la belle et fière Andalouse…
…est l’un des opéras les plus joués au monde.
Retour à Madrid.
Les tee-shirts glacés sous des gilets trempés, ça va cinq minutes.
Quand soudain, je fis… THE rencontre.
Je passais calle de Callao, complètement par hasard, juste histoire de la traverser pour aller dire au revoir à Madrid sur la plaza Mayor.
Mais y’a-t-il vraiment un hasard ?
Comme cette fois où je trottinais dans Paris, nioute ainée au téléphone qui me parlait de l’album de son chanteur préféré. Cette fois où j’empruntais machinalement de petites ruelles que je ne connaissais pas, rallongeant mon trajet initial, et que je tombais nez à nez avec… le chanteur en question. (La fracture d’audition de mon oreille droite date de ce jour là.)
Et cette fois où, lors de ma première matinée passée à Rome, je tombais nez à nez avec… le président de la république d’Italie et le maire de Rome !
Et bien si à Rome on rencontre le président, à Madrid on rencontre….
Une foule, immense.
Qui s’avère être un flashmob. Je ne percute pas immédiatement à quel sujet, je n’ai qu’une seule envie, c’est de l’éviter.
La foule me terrifie.
Mais mes nioutes veulent s’arrêter et regarder deux minutes, alors… Alors je scrute l’écran plus attentivement, et je comprends que le flashmob est pour le nouveau film de… Pedro Almodovar !! Lequel est tout simplement dans le top five de mes réalisateurs préférés.
Juste derrière Hitchcock (still and forever my number one.)
Ca fait fan mais je m’en fous : j’ai vu absolument TOUS ses films sans exception. Et plusieurs fois. Depuis « Pepi, Lucy, Bom et les autres filles du quartier », en passant par « La fleur de mon secret », « Volver » ou l’inévitable « Talons aiguilles »… tous !
Les gens dansent ensemble sur « I’m so excited » en faisant la choré des stewards, et moi je me dis que Pedro doit forcément être dans le coin…
…Got him !
Il est à une des fenêtres surplombant la place, prenant discrétos des photos de l’évènement !
Nioute ainée lui fait un signe ! 🙂
C’est dans ces moments là qu’on se félicite de s’être entrainée à shooter des lunes et des étoiles !
Finalement, ce sera ma rencontre avec Al qui aura ensoleillé mon escapade madrilène…