avril, 2011

Eté du livre à Metz 2011 : comment j’ai sauvé le monde des agissements de BRP.

Posté le 18. Avr, 2011

Tout ce qui s’est passé ce week-end, c’est de la faute à Bruno Roger-Petit.
Il n’aurait pas du y toucher, non. Il aurait du s’en éloigner, ne pas essayer de le contrôler… oh mon Dieu… il n’était pas de taille…
Voici un cliché pris par satellite de ce geste fatal qui a tout déclenché.
Regardez comme il sourit, cet innocent, inconscient du danger.
Ou peut-être, après tout, savait-il très bien ce qu’il faisait….

brunomagic

Mais qui est Bruno Roger-Petit, me demanderez-vous ?
Si je vous réponds que c’est un ancien présentateur du journal télévisé de france 2, il va encore râler en disant que sa carrière ne se résume pas à ça.
Oui, car l’homme est ombrageux et fier. D’ailleurs, s’il ne l’avait pas été, il aurait certainement écouté les supplications de la foule qui l’incitait à s’éloigner, et n’aurait pas déclenché ce vortex spatio-temporel qui a précipité notre séjour messin dans une autre dimension…
Mais je m’égare.
Donc Bruno Roger-Petit est journaliste de télévision et de radio, grand reporter au service de politique intérieure, chroniqueur sportif, auteur d’un ouvrage sur François Mitterrand (ça va, là, ou il faut que je continue ?), professeur dans une école de journalisme, blogueur star sur le Post.fr et sur BRP, et c’est un redoutable découvreur de talents (il JURE que je devrais faire de la télé, que j’ai « quelque chose » (oui, ça s’appelle une manie compulsive de me toucher les cheveux), il l’a répété au moins dix fois (les neuf premières fois j’ai fait semblant d’avoir mal entendu, au cas où un producteur nous aurait croisés à ce moment là).

Comprenez bien ce qui s’est passé.
Nous étions tous partis pour un week-end de dédicaces parfaitement traditionnel, quand son coup de manivelle fatal a tout changé.
Les oiseaux ont cessé de chanter, les arbres se sont mis à gémir, le ciel s’est couvert de nuages menaçants en l’espace de quelques secondes, les ongles de certains auteurs sont devenus bleus, c’était terrifiant….

aube

Le monde entier fut bouleversé. Même les chiens, désespérés, ne parvenaient plus à tirer la langue, vous vous rendez-compte ?
Marie-Ange  Guillaume (biographe de Goscinny, de Desproges, et qui écrit des recueils de nouvelles absolument magnifiques) m’a appelée à l’aide pour sauver sa chienne, Bricole, d’un violent assèchement buccal.
Est-ce que j’ai une tête de psychologue canin, moi ? Faut croire que oui.
N’écoutant que mon courage, je tentais le tout pour le toutou.

chien1
– ‘ega’de B’icole, tu ‘ais comme ça…
– Comment ? Attends, je regarde… (trad. langage chien)

chien2
– allez…ti’e la langue…vas-y…
– Comme ça ? Ca va, comme ça ? (trad. langage chien)
– Non, là tu mont’es juste les dents…

Je décidais alors d’utiliser un peu de la science et de la magie qui se transmettent dans ma famille de générations en générations, et le miracle se produisit.

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Victoire ! Bricole a retrouvé sa langue maternelle !
Elle me lécha le visage et les mains en signe de reconnaissance (je préferais quand elle l’utilisait pour parler). Certes, il aurait fallu s’occuper des autres chiens de la ville, mais je n’avais pas le temps. Fallait que j’aille signer. Cependant, le bruit se répandit que j’étais parvenue à sauver une vie.
Au lieu d’acheter mes livres, les gens vinrent me faire des offrandes.
Comme cette jeune femme, Karine, qui alla piller le meilleur ouvrier de France pour en garnir les capitons que pourtant je m’escrimais à vider.
Alors pour éviter les détrousseurs, je couru me réfugier à l’hôtel.

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Le soir venu, au lieu du traditionnel diner des auteurs dans une ambiance cosy et détendue, nous nous sommes vus téléportés dans un endroit complètement psychédélique, où des paniers de baskets côtoyaient des spots multicolores, où les baies vitrées étaient scellées de filets de hand-ball indéchirables (sans doute pour nous empêcher de nous enfuir), et où des cocottes pondaient, à même la table, des oeufs gigantesques et luminescents.

Oh mon Dieu, mais qu’as-tu fait, Bruno Roger-Petit ?? Quelle puissance as-tu donc provoquée ??

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Aliette Armelle, devant l’objet, semble songeuse : voila encore un événement qu’elle ne pourra pas relater dans le Magazine Littéraire.
La sueur perle au front de Vincent, attaché de presse aux éditions du Passage, qui a bien compris que la situation était sur le point de devenir hors de contrôle.
On remarque d’ailleurs, dans les yeux d’Aurélie (attache de presse aussi, mais autre part), les premiers signes d’une démence qui prendra toute son ampleur dans quelques secondes.

Sans un mot, dans mon coin, je me concentre de toutes mes forces, prête à intervenir à nouveau.

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Soudain, c’est le drame : un bateau vient brusquement faire naufrage dans un verre d’eau !
On n’avait jamais vu ça. La panique est totale.

bateau

Aurélie est hystérique : en plus, elle a le mal de mer.
Alors Vincent la saisit, la gifle un petit peu, et tente de la calmer en lui confectionnant un noeud marin autour du crâne, qu’elle mettra deux jours à réussir à dénouer.

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De l’autre côté de la table, certains sont pétrifiés, d’autres prient, d’autres encore courent partout, s’accrochent aux filets, et finissent par s’échouer sur la vitre…

isabelle

Isabelle Alonso est au bord de l’évanouissement.
Maintenant, ça suffit. Cette situation ne peut plus durer !

Je me tourne vers l’auteur de ce capharnaüm cosmique, histoire qu’il aille réparer un peu l’espace-temps qu’il a cassé.

– Bruno, écoute moi bien. Tu vas suivre très exactement les instructions que je vais te donner. Va à l’orée du bois, lorsque la lune sera pleine, et que le son du micro du maire ne sera plus qu’un lointain souvenir. Là, tu monteras sur le dos d’un de tes téléspectateurs (un de ceux qui t’a vu jeter tes fiches par terre, en 97), tu cueilleras les fruits les plus odorants que tu puisses trouver, et tu en râperas les écorces, afin que nous puissions ensuite nous en frotter les mains en psalmodiant des chansons dont je ne connais pas les paroles (assure toi surtout que ce ne sont pas des titres à la mode ! Sinon nous sommes perdus, et on va devoir tout recommencer dans un karaoké.)
– D’accord… et si je n’y arrive pas, on fait comment ?
– Vu qu’on est bloqués ici… tu peux aussi demander à Isabelle de nous appliquer sur le poignet un peu de son stick d’huiles essentielles qui fait suffoquer. Ensuite, quand tu auras fini, n’oublie pas de cueillir sur les tables à champignons lumineux quelques unes des fleurs les plus belles, et vient me les apporter.

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– Voila Agnès. J’ai mis de la décoction qui pue sur les poignets de tout le monde dans la salle, et j’ai cueilli les fleurs, comme tu me l’avais demandé. Qu’est-ce que tu vas en faire ?

Agnes Abecassis et Bruno Roger-Petit1

– Rien. C’est juste que j’adore qu’on m’offre des fleurs.

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– Le parfum sur nos poignets fonctionne… ça nous fait méchamment tourner la tête, le monde rebascule dans le bon sens… attention, cramponnez-vous…aaaahh….!!

Le lendemain, sur mon stand, j’entame une petite danse de célébration de la normalité retrouvée, avec Jérôme Camut et Nathalie Hug.

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(Enfin, quand je dis « normalité retrouvée », je me comprends.)

Et comme par magie, les uns après les autres, tous mes livres disparaissent………

livres
(Merci à la Fnac de Metz pour son super accueil !)

Ma mission dans cette ville est terminée, il est temps de rentrer, à présent.
Laura (attachée de presse aux Presses de la Cité), heureuse et délivrée, fait le signe de la victoire, tandis que Marie-Ange et sa Bricole girl se tiennent, soulagées et heureuses, sur le parvis de la gare de Metz.

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(Ca va, Bruno ? J’ai bien compensé le fait d’avoir oublié de te citer dans mon reportage Limousin ?)

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Printemps du Livre de Montaigu 2011 – Sous le soleil, exactement.

Posté le 11. Avr, 2011

Il allait faire une chaleur suffocante, sous le chapiteau du Printemps du livre de Montaigu. Mais alors suf-fo-cante.
Pourtant, lorsque nous nous sommes retrouvées à 7h du matin à la gare Montparnasse, ma copine Delphine Katrantzis et moi-même, nous l’ignorions encore.
Delphine ? Mais si, je vous ai déjà parlé d’elle. C’est une des meilleures attachées de presse sur la place de Paris. Toujours souriante, ultra-réactive, efficace et adorée par ses auteurs. What else ?
Bien sûr, vous savez ce que c’est qu’une attachée de presse ?

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C’est la fille qui arrive à 7 heures du matin à la gare, un portable collé à chaque oreille, pour gérer les billets, vouchers, étiquettes et autres tracas logistiques des gens dont elle s’occupe et qui généralement dorment encore. Pas moi, donc, puisque d’une part je ne dors jamais le matin, et d’autre part je suis juste sa copine.

Agnes Abecassis  a Montaigu
(Heeu.. Delphine, tu veux pas faire des minutes sup’ et m’expliquer ce que ça veut dire, çaa, lààà ?)

Delphine étant dans un wagon différent du mien, je me renseigne… qui voyage avec moi ? Je veux pas faire ma Mariah Carey, mais c’est trop dur de faire la conversation à son Marie-Claire pendant deux heures. J’exige une compagnie humaine. Arrive ma cops Isabelle Alonso, qui dégaine son billet et découvre que non seulement elle est dans mon wagon, mais aussi pile dans le siège à côté du mien ! C’est un miracle, j’ai trop envie de chanter alléluia.
Comment on va pouvoir faire des trucs de filles, à un point, hou, s’en est indécent.

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(genre ça.)

agnes
(ou encore ça.)

Après, un car nous emmène jusqu’au lieu où aura lieu l’offrande de nos traces de stylos à la foule avide de recueillir quelques gouttes de cet ADN encré (j’en fais pas un peu trop, là ?).

Après, on a investit nos stands. On découvre à côté de qui on est assis, ou qui nous fait face.
Pour moi, c’était Xavier Milan et Dominique Labarrière.

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(Regardez comme ils sont heureux : ils vont m’avoir face à eux pendant deux jours. Bande de p’tits veinards.)

Et puis les heures s’écoulent, et les gens arrivent.
J’adore quand mes lectrices touchent du doigt chacune des couvertures de mes livres, et minaudent d’un air gourmand : « celui là je l’ai, et celui là aussi, et puis celui là, et celui là… ». Ca ne me donne pas l’impression d’être un écrivain, mais une marchande de bonbons.

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Sous le chapiteau, c’est l’étuve. Le soleil nous tombe directement dessus et chauffe tout ce qu’il peut. Les auteurs fuient (double sens), changent de place, mais moi, intrépide, je reste. D’autant que Michel, l’adorable responsable du stand, installe un énorme ventilateur qu’il pointe directement dans mon dos. Un délice.

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(Oui, les mèches qui volent avec le ventilo, les joues rougies par la chaleur, blabla, c’est bien… mais sans déconner, il est pas canon mon vernis à ongles bleu schtroumpf ?!)
(Merci à l’adorable Kiara pour cette photo.)

Quand le moment d’aller nous poser à nos hôtels arrive, les auteurs n’ont qu’un seul mot à la bouche : « douche-douche-douche-doooouche-rhaaaa-douche-bordel. »

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(Le jour : à 2m du salon. La nuit : à 2m du lieu de la soirée.)

Alors forcément, quand on débarque à la soirée organisée en notre honneur, notre premier réflexe, c’est de boire…

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(…de l’eau, hein.)
(d’ailleurs, en parlant d’eau, merci à cet inconnu qui a remis en marche les sèches-main des toilettes qui étaient déconnectés. Un stupide accident de crème de fenouil verte sur le décolleté de mon top saumon pendant l’apéritif, une Delphine qui m’entraine près d’un robinet et le tamponne avec tant d’application que si elle parvient miraculeusement à retirer les tâches, elle le transforme aussi en parfait tee-shirt mouillé, une soirée qui s’apprête à devenir cocasse car l’hôtel est trop loin pour me changer…et ce héros tout juste sorti des toilettes pour hommes qui sauve ma dignité !)

Le diner est une merveille de chez merveille. Concocté par un chef qui a obtenu deux étoiles au guide Michelin, il régale nos yeux autant que nos papilles. Sérieusement, vous avez suivi Top Chef, récemment ? Vous avez bavé devant votre télé ? Eh ben nous, on a eu un diner Topchefien, en live ! Huum, c’était trop bon.

Allez, je vous donne envie !

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(le petit verre, là, de truc de tomates avec du machin de  pomme par dessus, c’est le mélange qui vous fait gémir d’extase dès la première gorgée. On se regardait tous à table en le dégustant : mais comment peut-on concevoir un truc aussi bon ? Si Cléopâtre prend des bains de lait et  Madonna des bains de champagne, moi je veux prendre un bain dans ça !)

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(Ceci est un cure-dent géant. Ouais. Faut bien ça, pour un repas géant.)

Mais le pire du mieux, c’était notre table. Tous nos potes s’étant éparpillés dans la salle, Delphine et moi nous sommes retrouvés avec des inconnus, ce qui est parfois une bonne chose. Et ce soir là, ce fut le cas : notre table ne s’est remplie que de gens charmants.
Jusqu’à ce qu’une dernière personne vienne nous rejoindre, et que nous découvrions que si les tables avaient constitué des galettes des rois et qu’il n’y avait eu qu’une seule fève pour toutes, c’est nous qui venions de l’obtenir.
La fève en question s’appelle Xavier de Moulins, et il est responsable des relations extérieures au conseil général de Vendée.

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Cet homme a illuminé notre soirée par sa gentillesse, sa convivialité, son érudition, et son humour pince-sans-rire.
Le dîner avait lieu dans une grande salle de l’Historial de la Vendée, un extraordinaire musée de 7000 m2 que nous n’avions pas pris la peine de visiter, épuisées par une journée bien trop remplie. Alors, entre les plats, il nous entrainait Delphine et moi juste quelques mètres plus loin, à la découverte du patrimoine de sa région, incroyablement mis en scène dans des petites salles qu’on aurait cru conçues par un décorateur de chez Disney. Su-bli-mes. Un conseil, si vous êtes dans le coin avec vos gosses, allez-y ! Vos enfants adoreront (il y a des salles  carrément à leur taille), mais vous encore plus ! Préhistoire, antiquité, moyen-âge, jusqu’à l’époque actuelle, la mise en scène est si ludique et interactive que l’exploration et la découverte de l’endroit seront un moment génial à partager en famille.

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(Photos très sombres parce que j’ai pas mis le flash, mais les pièces ne le sont pas du tout.)

Et évidemment, qu’est-ce qui se passe quand deux gamines visitent le coin des enfants ?

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On retourne diner, donc, once again….

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Il est bien entendu qu’à ce niveau, nulle bataille de boulettes de mie de pain n’a été entamée.

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(De toutes façons, ici, même les boulettes de pain sont design : elles étaient roses.)

A un moment, je réalise que Xavier de Moulins nous propose depuis tout à l’heure d’aller faire un tour en hélicoptère, après le repas.
Je frétille sur mon siège : oh la classe, comment ils vont tous crever de jalousie, les potes aux autres tables !
D’un autre côté, j’ai quand même un peu peur en avion. Peut-on considérer l’hélicoptère comme un avion ?
D’un autre autre côté, je pense aux photos de folie que ça va faire pour mon site.
D’un autre autre autre côté, je me dis que bon, je suis une star maintenant, c’est normal qu’un homme me propose d’aller faire un tour en hélicoptère pour me remercier d’avoir honoré sa table de ma présence, il faut juste que je m’y habitue.
Bref, j’en suis là de mes pensées tout en suivant Delphine, qui suit Xavier, vers le véhicule à hélice en question.

Voila la bête.

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Un véritable hélicoptère de marque…heuu…je sais pas, Supercoptere, j’imagine, que nous sommes invitées… à piloter nous-même !
Même pas peur ! (vu qu’il décolle pas.)

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(Comment on dirait trop qu’on vole. Ca le fait, hein, les effets spéciaux ?)
(I am the Master of Photoshop, moi je dis.)

Devant nous, un très large écran avec une vue du sol qui nous a donné le vertige. Je crois qu’il n’y a pas une seule personne, dans le bus qui nous a ramenées à l’hôtel, qui n’ai pas appris que nous avions fait de l’hélicoptère. (Tout est dans le « fait », en fait.)

La soirée est bien avancée, les desserts arrivent.
Pas pour moi, merci, je prendrai juste un café.

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(… ou pas.)

Mousse de fraises Tagada au sucre pétillant, fraisier avec la pâte (crue ? ou autre ? mais c’était quoi cette pâte ??) la plus incroyable que j’ai goutée, sucettes macarons à la barbe à papa… de toutes façons, peu importe. L’hélicoptère n’aurait pas pu décoller.

Thierry Drapeau, le chef, timide et gêné, passe en coup de vent se faire féliciter. Mais c’était sans compter monsieur La Fève à notre table qui nous emmène le rejoindre en cuisine, Delphine et moi, pour des félicitations encore plus enthousiastes.

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(les cuisines où il nous a concocté ce succulent repas ! Il est fort, hein ?)

La soirée se termine, non pas en boite (eh! oh! qui c’est qui était à la gare depuis sept heures ?), mais devant un Coca light, que l’adorablissime gardien de nuit de l’hôtel St James accepte de nous servir. (Il a ouvert le bar juste pour nous, jusqu’à ce qu’on finisse d’y papoter à deux heures du mat. Mille fois mieux qu’une boite.)

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Le lendemain, il fait à peine moins chaud.

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(avec Morgane et Elodie, de la librairie Siloë)

Alors parfois, entre deux lecteurs, je file m’échapper faire un tour…

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Merci à la librairie Siloë pour son merveilleux accueil, merci à tous les lecteurs qui sont passés me voir, merci à Xavier de Moulins pour sa gentillesse, et bravo à Thierry Drapeau pour sa deuxième étoile !

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Lire à Limoges 2011. Aaaall byyy myyyselffff….

Posté le 04. Avr, 2011

D’un côté, j’étais super contente, et d’un autre côté, j’étais pas super contente.
J’étais super contente parce que le salon du livre de Limoges, il est juste dans le top five de mes salons préférés.
Voire même dans mon top two.
Voire même, allez, cessons de tourner autour du pot, c’est carrément mon salon préféré.
Les lecteurs y sont d’une fidélité quasi surnaturelle (près de 80% des gens venus acheter le Théorème m’ont confié qu’ils avaient déjà lu tous mes autres !), les auteurs sont divinement accueillis et super bien pris en charge, il y a une grosse médiatisation autour de l’évènement, bref, c’est topissime. Seulement cette année, le salon n’a eu qu’un seul défaut…
Ma bande n’était pas là.
Mais si, ma bande, vous savez… la bande de folasses avec qui ont se fait des batailles de boulettes de pain à table, avec qui on rivalise de poses glamour et classes, bref, ma classe de nature à moi.
Cette année, elles étaient toutes invitées à un salon à Châteauroux auquel je ne suis pas allée, accro de Limoges que je suis.
Ceci étant, il y avait tout de même Eric, mon adorable attaché de presse, qui était de la partie. Et aussi Anissa, qui n’est plus mon attachée de presse mais qui est adorable quand même, et puis Irène Frain, qui elle non plus n’est pas mon attachée de presse, mais ça, vous le saviez déjà.

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(Cheese, les filles !)

Au début, sérieuse, j’ai signé un coup.
Et puis au bout d’un moment, comme les boulettes de mie de pain commençaient à me manquer, je suis allé fureter. J’ai vu des rideaux, qui cachaient des coulisses, ça a titillé ma curiosité et fatalement, j’ai tiré les rideaux et je suis entrée. Et devinez sur qui je suis tombée ? Sur Christophe Zirnelt, l’animateur de plein d’émissions sur France 3. Il était en train de remettre  ses cheveux à leur place.

chris2
– Qu’est-ce que tu fais Christooooophe ? (je lui demande avec ma voix de petite fille qui s’ennuie sans ses copines.)
– Tu vois bien, gamine. Je me prépare, pour plaire à mon public.
– Tututut ! C’est pas du tout comme ça qu’il faut faire. Passe moi ton pinceau, la maquilleuse a oublié plein d’endroits. Regarde.

Agnes Abecassis et Christophe Zirnhelt

– Là, elle a oublié de te faire les globes occulaires. Bouge pas, j’y vais…
– Doucement, hou, doooucement le blanc de l’oeil…
– Et là, tu vois, elle a complètement zappé l’intérieur de l’oreille. Attends, je te le fais…
– Doucement, hooou, doooooucement….
– Et là, tu vois, je trouve qu’il faudrait que….
– Non, pas là, non.

Je l’ai même accompagné sur son plateau, pour vérifier que son fard à blanc d’oeil tenait bien. Et comme il est gentil, Christophe, il m’a dédié son émission :

chrispointe
– Cette émission, bébé, je la fais pour TOI !
(Johnny, sort de son corps !)

Je retourne donc à ma place, tranquille. Quand tout à coup… il se passe un truc drôle ! C’est terrible, ce genre de chose, ça ne prévient pas. L’éclat de rire vous tombe dessus, paf, sans que vous vous y attendiez. Alors là, je n’ai aucune idée de ce qui nous faisait rire, Erwan Chuberre et moi. Rapport à ma mémoire de poisson rouge…

erwan

…mais ça avait l’air de nous cerner. C’est dans ces moments là qu’on se dit que les éclats de rire avec sa bande, mine de rien, y’a que ça de vrai. Avec une bande, au moins, on se connait par coeur, on peut pas se planter, on rigole toujours dans la même direction…
(Soupir.)

livres

Petite balade au clair de Limoges (sous la tente, quoi), car il faut lire, les gars, il faut lire ! Souvenez de vous de vos premières lectures… hein ? Ca vous donne pas envie d’embrayer sur des trucs plus récents ?

fini
(Non mais là, le salon est fermé. Il faut partir, maintenant. Ca suffit monsieur, laissez les auteurs rentrer chez eux, un peu, ho.)

Le soir, comme d’habitude, les auteurs dinent à la cantine des auteurs. Très classiquement, on se réunit autour d’une table, on se serre mutuellement à boire, on compare nos ventes, les autres sont dégoutés, personne ne veut me lancer de boulettes de mie de pain pour la peine, bref, on s’amuse bien.

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(Ici, de gauche à droite : l’écrivain Xavier Milan, l’animateur Christophe, mon Eric à moi (celui qui s’occupe de ma presse). Une chouette soirée qui s’annonce !)

Soudain, c’est le drame. Quelqu’un pose la question à laquelle absolument PERSONNE ne s’attendait, la question qui va faire basculer la soirée en une fuite éperdue vers une autre table : « et sinon, qu’est-ce qu’il y a au menu ce soir ? ».

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(Cette photo a été prise au moment précis où j’ai répondu : « excusez-moi mais… je n’ai pas très bien compris votre réponse. Vous pouvez répéter ? »)

On m’a répété le menu d’une voix lugubre, et à nouveau, j’ai cru ne pas avoir bien entendu. La suite, je ne l’ai comprise que lorsque les trois compères m’ont révélé qu’ils avaient fait parti d’un groupe, dans leur jeunesse. Un groupe que j’écoutais, pourtant, et dont le nom aurait forcément du m’alerter, puisque c’était les….

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…Fine young cannibals !!!!!!

Du coup, vous pensez bien, j’ai du fuir.
Fuir au loin, à toutes jambes, juste à la table d’à côté, pour y trouver refuge auprès de Lionel, un type super gentil qui fait partie du staff, et qui m’avait prise en photo l’année dernière allongée dans les escaliers avec un comédien de télévision. (C’est bien moi qui vient d’écrire cette phrase, là ?)

lionel

Pas sûre que Lionel puisse me défendre contre les boulimiques d’en face, car je le vois s’envoyer des pilules d’Advil au rythme où on avale des M&M’s. Le pauvre me fait la conversation en essayant de retenir nonchalamment tous les germes de la monstrueuse rhinopharyngite qui est en train de le terrasser sous mes yeux. Bienveillante, je décide de l’aider en dégainant la trousse de premier secours que je trimballe en permanence dans mon sac de grande psychotique, et qui comporte tous les outils pour réaliser une transplantation rénale au débotté.  (Quelqu’un à table a fait la réflexion que j’ai réellement assez de pansements dans ma trousse pour recouvrir un corps entier. C’est pas faux.)

Le lendemain, qui je croise dans le hall de mon hôtel ? Hein ? Qui ?
Des femmes. (C’est terrible, quand même, ce salon où il n’y a quasiment que des mecs. (Ah ! Ah ! Bien fait, ma bande. Vous n’aviez qu’à venir !))
Ces femmes sont les auteurs de la série Oksa Pollock, que nioute ainée a-do-re.

oksa

Douces et hyper accessibles, une jolie rencontre.

Allez, hop ! On va signer. J’attache mes cheveux, et… au boulot.

Agnes Abecassis (2)

(merci Eric, j’aime bien cette photo) :o)

La journée s’achève, c’était trop sympa.
Je file prendre mon train, et exceptionnellement, je le prends une heure avant tous les autres auteurs. Je voyage seule, donc.
Trois heures et demi de train, ça va être long… alors je m’achète un bouquin, et une fois installée dans mon wagon, je me mets à l’aise.
Après tout, je peux, vu que je ne vais recroiser personne. Je m’octroie donc le luxe inédit chez moi de faire gicler mes lentilles jetables, et de chausser mes lunettes en public.
Aaaah…. j’allonge mes jambes, je me détends, les gares défilent, et soudain, je percute.
Ils viennent pas d’annoncer « gare de Chateauroux », là ?
Nooon, il est un peu tôt, ce serait quand même incroyable, si…. allez, je tente.
Un coup de fil à ma bande.
« Vous êtes où, là ? »
« Ben là, on monte dans le train pour Paris, et toi ? »
« Ben moi… JE SUIS DEDANS !!! » (…et j’ai mes lunettes sur le nez, gloups !)
Après, c’est comme dans un film : la fille qui court vers son bien-aimé, elle sait qu’il est là, qu’il lui tend les bras, elle court (bordel, j’étais wagon 12, et elles wagon 1 !!), elle court, elle court, elle commence à croiser des auteurs, qui tous la reconnaissent (malgré ses lunettes !)
« Toi ici ?! »
« mais Agnès, on t’a pas vue, t’étais là ?! »
« Agnès ! Oh mon Dieu c’est un miracle, nous sommes sauvés !! »
Elle s’arrête papoter un coup, parce que bon, le wagon 1 c’est loin.

helostefpat
(Héloïse Lièvre, Stéphanie Hochet, et Patrick Goujon. Une n’est pas publiée en livres, l’autre est publiée mais pas chez Gallimard, et le dernier est publié chez Gallimard. Saurez-vous, d’après la honte qu’exprime leur visage, reconnaitre qui est qui ?)
(Cette blague m’a fait me marrer toute seule pendant tout le chemin du retour.)

Quand soudain……………………………………………………

mabande

MA BANDE A MOI !!!!!!!! (Enfin, deux de ma bande, quoi.)
(Fais pas genre, Alonso, en vrai tu t’es écroulée dans mes bras éperdue de bonheur. Et toi, Dyens, on la refait. Je veux un peu plus d’enthousiasme dans le regard !)
(Et non monsieur, on ne touche pas.)

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